Le gyrophare est un élément visuel et sonore auquel nous avons toujours été habitués. Cependant, il n’a pas toujours existé. Voici son origine, son évolution au fil des années et son utilisation actuelle.
L’origine du gyrophare
C’est un gendarme lyonnais, Julien Pecoud-Bouvet, qui a inventé le gyrophare au début du XXème siècle. Il permettait déjà à l’époque d’identifier le véhicule comme prioritaire sur les autres usagers.
Son évolution à travers le temps
Les premiers témoignages remontent à 1930.
Les phares étaient de couleur jaune et fixés sur le véhicule au-dessus du pare-brise. Les véhicules prioritaires demandaient ainsi la priorité grâce à ce feu qui restait toujours allumé.
Les pompiers de la région de Lyon étaient alors équipés de feux de couleur verte.
En 1945, au débarquement, les américains avaient équipé l’ensemble de leurs véhicules gros porteurs d’un gyrophare rouge clignotant. Il s’agissait alors de signaler un danger.
En 1950, certainement d’inspiration américaine, les feux de ces véhicules prioritaires français ont quitté le jaune pour le rouge. A noter que la signalisation lumineuse devient clignotante. L’avertisseur lumineux est alors placé fixement soit sur le dessus du pare-brise soit sur l’extrême-avant du véhicule.
C’est en 1961 que l’on voit apparaître le premier gyrophare orange à lentille de Fresnel, de type « Marchal ». La lentille de Fresnel est une technologie garantissant une grande luminosité du gyrophare même en cas de visibilité réduite.
Les véhicules de police, de gendarmerie et d’intervention sur les incendies ont, à partir de 1964, l’obligation d’être équipés d’un gyrophare tournant orange à lentille de Fresnel de type Marchal.
C’est aussi cette année, que les gyrophares bleus font leur apparition sur les ambulances et les véhicules de dépannage.
En 1971, les véhicules prioritaires (police, gendarmerie, pompiers) quittent le feu orange pour le bleu.
C’est également à ce moment qu’une nouveauté est apportée : les gyrophares à lampe à iode et miroir parabolique.
On reconnaissait les ambulances car elles étaient équipées de gyrophares bleus clignotants et qui ne tournaient pas.
Pour les dépanneuses c’est le passage du bleu à l’orange. Ceci dans le but de ne plus être confondu avec les véhicules prioritaires.
En 1972, une loi vient s’ajouter à la réglementation bien codifiée qu’est celle des gyrophares : le gyrophare doit pouvoir être vu sur 360° autour d’un véhicule. C’est pourquoi les camions sont parfois équipés de deux gyrophares.
Son utilisation actuelle
Aujourd’hui, les gyrophares utilisent deux technologies principales : l’ampoule halogène ou LED.
Les gyrophares sont définis comme étant des feux de signalisation rotatifs apposés sur le toit des véhicules considérés comme « prioritaires » ou « d’intérêt général ».
La plupart du temps, les gyrophares sont accompagnés d’une sirène sonore. Cette signalisation lumineuse et le son strident informent les autres usagers de la route que le véhicule est en mission. Le Code de la Route prévoit que l’ensemble des usagers facilite le passage ou laisse passer le véhicule en mission, selon qu’il soit considéré « prioritaire » ou « d’intérêt général ».
Trois types de gyrophares existent : le gyrophare bleu et sirène à deux temps, le gyrophare bleu et sirène à trois temps et le gyrophare orange ou jaune sans avertisseur sonore.
Les gyrophares bleus et sirène à deux temps sont utilisés par les véhicules prioritaires et d’intervention (convoi policier, gendarmerie, pompiers, SAMU, douanes). Les autres usagers de la route doivent impérativement leur laisser la priorité, même aux intersections.
Les gyrophares bleus et sirène à trois temps sont utilisés par les véhicules en mission d’intérêt public non prioritaires (ambulances, véhicules du réseau électrique ou du gaz,…). Dans la mesure du possible les usagers doivent leur laisser la priorité mais tous (véhicules non prioritaires avec gyrophare et autres véhicules) doivent se soumettre au respect du code de la route.
Enfin, les gyrophares jaunes ou orange sans avertisseur sonore sont dédiés aux véhicules lents ou encombrants comme un convoi exceptionnel. Ils permettent principalement d’indiquer un danger.
Les véhicules munis de gyrophares n’ont pas nécessairement de plaque d’immatriculation différente permettant de les différencier mais il est inscrit sur la carte grise du véhicule concerné la permission d’utilisation de gyrophare le cas échéant.
Le gyrophare a une histoire d’à peine un siècle mais a déjà connu différentes technologies et utilisations. Peut-être de futures avancées révolutionneront-elles le gyrophare et ses jeux de lumière bien connus.